La dénomination des sites en spéléo est affaire de spéléos. Certains mettent leurs noms partout; d’autres plus discrets se limitent aux prénoms, d’autres encore cherchent des fils conducteurs tels les noms commençant par A ou les légendes Lovecraftiennes. Il n'est pas de système critiquable: la liberté de nommer ses découvertes doit être préservée, et il FAUT nommer pour savoir de quoi l’on parle.
Mais après, lorsque viendront ceux qui n’ont pas découvert, seul le nom restera, et remplira son rôle: il désignera un site. Oubliés les inventeurs prestigieux, les situations cocasses ou scabreuses, l’émerveillement et la complicité, les piques ou les hommages: rien de ce qui a pu faire une équipe à un moment donné ne subsistera. Le CA 270 est devenu le gouffre Nébélé: il l'avait bien mérité. Mais si l'on n'y prend garde, l'histoire de son exploration se diluera au fil du temps. A l'échelle humaine, le Nébélé est éternel, et je crois qu'il se fout pas mal des humains, même si, comme pour se rassurer, ils l'ont surnommé amicalement Néb.
C’est pour préserver un peu de cette histoire que ces chroniques existent. Sous l’excuse d’expliquer pourquoi tel endroit s’appelle ainsi, nous en profitons pour glisser quelques anecdotes souterrestres, sans autre but que de divertir, et de vous rappeler, peut-être, une de vos aventures, dans un autre trou, sous un autre massif.
S'il est parfois question de "chef" dans ces chroniques, il nous faut expliquer que, parmi nous, il existe des chefs de tout, et de rien. Le chef est celui qui prend (très momentanément) l'initiative, la responsabilité d'une action et qui la mène à bien (ou la foire!). Cinq minutes après, le chef est destitué au profit d'un autre. Comme tout le monde est chef, tout le monde est subalterne (équipier?), mais ceci a le mérite de reconnaître les spécificités de chacun: chef désob, chef escalade, chef moustachu, chef barbu, chef Hilti, chef topo, chef équipement, chef compte-rendu, chef de sa soupe quand elle est dans son assiette.
Mais le vrai chef s'appelle: "Collectif Nébélé".
En conclusion, et ceci s'adresse surtout aux explorateurs futurs, n'hésitez pas à écrire vos propres chroniques: il suffira de les glisser par ordre alphabétique au milieu de celles déjà présentes afin que l'histoire du Nébélé soit prolongée.
Boyaux du Sapeur Camembert (1999)
Dans sa profonde mansuétude, Blaireau nous trouve un boyau qui, non content de nous saper le moral, nous oblige également à lui saper le plancher pour passer. Le substrat étant légèrement gluant, collant, coulant, la similitude nous est subitement apparue avec le fromage gluant, collant, coulant de la belle région normande lors du repas suivant la béate découverte.
Carrefour de la Flemme (1993)
C'est là que la galerie de la Flemme se greffe sur la galerie du Scrouitch. C'est là aussi qu'une cheminée au plafond sera escaladée sur 45m pour peu de résultat, si ce n'est la satisfaction d'avoir éliminé un point d'interrogation sans en créer d'autres (ce qui constitue un exploit dans le Nébélé). C'est là enfin que l'on est fort content d'arriver, tout essoufflé après avoir gravi l'éboulis quasi vertical qui précède.
Escalade du Jedï (1995)
L'escalade terminale du méandre des Herses est en cours. Là-haut, il y a un type qui monte et transpire avec perceuse, accus, et quincaillerie tintinnabulante. Ici-bas, il y a les autres, qui se caillent dans le courant d'air, comme d'habitude. Pour se réchauffer l'un d'entre eux agite virtuellement par d'amples mouvement des bras l'épée du Jedï (ta tsan ta ta ta tsan...). Simultanément, un vrombissement énorme résonne, provoquant la frayeur de l'épéiste. Darth Vador, où est tu? j'aurai ta peau!
Et bien non, Vador n'est pas là, et ce n'est que le bruit de la perceuse quelques mètres plus haut. L'escalade du Jedï n'aura que le piètre privilège de constituer un terminus infranchissable: trémie au plafond.
Galerie 93 (1993)
Elle est restée un an sans nom! Cette galerie est la plus évidente, et fut parcourue tout naturellement et très euphoriquement lors des explorations de découverte de Nébélé.
C'était le temps d'une altération du comportement de certains individus, altération dénommée "effet Nébélé". Le sujet atteint se lève tard pour descendre sous terre, d'où il ressort évidemment tard dans la nuit. Il fait preuve sous terre d'une vélocité stupéfiante quoique désordonnée, que l'on pourrait rapprocher du mouvement Brownien. Sur terre, il est animé d'une volubilité intarissable (même - ou surtout - avec force bières!), où il est question de galeries, départs, puits, première, courants d'air, courants d'eau, rivière, continue, siphon, escalade (déjà !), revenir demain, tout-à-l'heure, tout de suite... Lorsque enfin le sujet s'endort, il rêve de galeries, il voit des galeries, il parcourt des galeries...
Deux kilomètres de première, et ça continue. STOP !!! détonna soudain le chef moustachu! Rien ne va plus : plus de première sans topo, plus de première sans compte rendu, plus de première sauvage! Sinon, ce trou fou nous aura la peau, on n'y comprendra rien, et on refera dix fois la même première! Alors STOP! La voix de la raison venait de se faire entendre. L'effet Nébélé se dissipa (quoique...), les équipes explo-topo se constituèrent, les comptes rendus affluèrent, l'ère de l'efficacité était bien là!
Mais il restait toujours un morceau de presque un kilomètre de galerie sans nom: elle prit le nom de cette année de première euphorique, bordélique, sympathique: 1993.
Galerie Basse (1993)
Il faut se baisser, et même ramper. Allez, un nom de plus de trouvé!
Galerie Damoclès (1994)
Quelque peu ébouleuse cette galerie, avec ses blocs coincés on ne sait trop comment dans les plafonds, et probablement aussi sous nos pieds, masqués par ce qui constitue un semblant de plancher apparemment digne de confiance. Confiance relative toutefois, lorsque l'on côtoie quelque trou entre les blocs, ou que l'on peut estimer la profondeur du méandre qui passe et repasse d'un coté puis de l'autre de la galerie. Ici, on court sous un bloc jugé mal coincé. Là, c'est toute la galerie qui a basculé sur 20 mètres de long avec le bloc encaissant: le passage est “hors” galerie, derrière le bloc!
Il faudrait être infiniment prétentieux pour prétendre avoir le droit de recevoir l'un des blocs coincés en plafond sur le crâne, juste à la fraction de seconde où l'on passe dessous. A l'échelle géologique, cette fraction de seconde représente une probabilité plus qu'infime. Mais quand on marche sur des blocs, que l'on s'agrippe à des blocs, on sent bien que la probabilité de chute a énormément augmenté. L'épée de Damoclès pend sous nos pieds, pas sur nos têtes. La visite peut cependant continuer.
Galerie de la Marne (1996)
D'aspect général grisâtre, cette galerie semble bien creusée dans la marne, à moins que ce ne soit l'altération importante de la roche à cet endroit qui donne cette impression aux piètres géologues que nous sommes. Le chef géologue Nathalie tranchera, mais la galerie gardera son nom.
Galerie de la St Sylvestre (1995)
Original: nous étions le 31 décembre 1995. Cette découverte posait problème au chef topo: elle aurait dû percuter la galerie 93! Aucune chance de passer dessus ou dessous avec un tel volume terminal en hauteur (puits du Grand Noir). Mystère.
En fait, la séance topo qui suivit leva le voile: il n'y avait que 20 mètres de roche entre les deux vides, mais surtout, le chef topo avait fait précédemment (en 1994) une erreur de dessin. De dessin! soutient-il encore, car aucune visée ne le guidait, à cet endroit précis, dans son report d'ordinaire infaillible. Bref, au lieu de continuer tout droit, la galerie tournait.
Galerie de l’Eclipse (1999)
Juillet 1999: éclipse du Soleil en France. Pendant que les médias s'extasient sur le phénomène, que les badauds applaudissent le spectacle (où sont les artistes à applaudir?), qu'à la radio le docteur K examine avec attention l'endormissement des loups à la tombée de la nuit écliptique (ils s'endorment parce que la nuit tombe alors que ce n'est pas la vraie nuit. Quels cons ces loups!), deux Nébéliens descendent encore dans leur trou.
Ils ont évité l'éclipse et ses rayonnements maléfiques, et préféré plonger les siphons avals du réseau ; l'exondé exploré, ils sont remontés du gouffre après l'événement. Pour eux, tout a été normal. Depuis, nous les regardons avec suspicion car ils ne sont plus comme nous: ils n'ont pas communié avec la France entière et le docteur K.
Ils ont donc nommé une nouvelle galerie.
Ils l'ont appelée "Galerie de l'Eclipse"…
Galerie de la Renardière (1994)
(A écrire : voir les inventeurs )
Galerie de la Turbine (1997)
Voir: la Turbine.
Galerie de Noël (1993)
C'était le nom qui restait. Il s'agissait de trouver un nom pour la galerie du Scrouitch. Galerie de la neige: trop froid; galerie du plâtre: trop artisanal; galerie de Noël: c'est joli; galerie du Scrouitch: ha! ça, c'est bien!!!
Oui mais l'autre, la petite, celle qui remonte au nord? Ben tiens: galerie de Noël, c'est joli!
Galerie des Ammonites (1995)
Sirtuée en haut d'une escalade de 27m à la salle de l'Unanimité, cette galerie atteint la partie inférieure des marnes d'Hosta: la dalle à Périsphinctes, et dans cette dalle, il y des ammonites. On peut en voir de très belles en parcourant cette galerie. Mais attention ça glisse, la marne est là, sous forme de blocs peu dignes de confiance.
Galerie des Diaclases (1995)
Petite escalade à l'extrémité de la Faille Sud. Dédé, tout excité, incite le Capitaine à se débarrasser de ses appareils de progression verticale: "enlève moi ça, tu n'en a plus besoin, tu vas voir ce qu'il y a là bas!". Un Dédé excité, ça sent la belle première. Là bas? Il n'a pas pu résister, il y est déjà allé!! Mais le Capitaine, que seule la topo en première intéresse, déballe le bidon topo. Aïe!!
Dédé sera tenu en laisse par le décamètre, il ne pourra plus s'échapper, et comme il y a beaucoup de diaclases orientées et inclinées dans tous les sens (ce qui ravit le Capitaine: enfin un dessin compliqué!) ce sera la Galerie des Diaclases.
Galerie des Chauves-souris (1993)
Pour le chef topographe, une galerie sans nom est une galerie inexistante (bien que nous connaissions tous des galeries baptisées “Sans Nom”). Après moult relances donc du chef topo, nous remarquâmes qu’à l’entrée de cette galerie, longue de quelques dizaines de mètres seulement, reposait un squelette de chauve-souris. L’imagination délirante des inventeurs fît le reste…
Et c’en était même pas, de la chauve-souris! Mais plutôt une musaraigne. Errare Speleus est.
Galerie des Fresques (1996)
Il y a des fresques, et personne ne les a tracées, si ce n’est le grand Néb. On peut notamment y remarquer une représentation féminine dotée d’une forte poitrine (c’est justement ce qui fait qu’elle est féminine). Les autres traits sont plus énigmatiques, et nous laisserons le soin à quelque spécialiste en peintures nébéliennes de les démêler.
Galerie des Gérontes (1996)
Emmener des vieux dans les expés n'est pas forcément une partie de plaisir. D'abord, ils se traînent. Ensuite, ils râlent. Enfin, malgré leur âge, ils refusent de mourir et sont très attentifs à la sécurité.
C'est ainsi que l'équipement du puits du Parpaing avec une corde de 9mm appartenant à un club pauvre, donc économe (ce qui explique que ladite corde avait six ans d'âge), provoqua de la part de Dédé une aversion profonde pour l'utiliser. Bien obligé de s'en servir pour descendre, il refusa tout net d'y remonter et exigea son remplacement par une corde de 10.5mm quasi-neuve. Rien n'y fit, même pas les discours persuasifs du style: "si la corde pète, tu seras le dernier informé que tu es mort", ou encore: "les plus à plaindre, ce seront les secours". Il fallut changer la corde.
En hommage à la présence des "vieux" dans les sorties, on nomma "galerie des Gérontes" le dernier tronçon découvert dans les hauteurs du Parpaing, et jonctionnant avec la Faille nord. La jonction se fît par un P60, qui fut équipé avec des cordes récupérées sur d'autres puits. Notamment la corde appartenant au même club pauvre déjà mentionné. Et notre ami Dédé descendit dessus une nouvelle fois!
Galerie des Herses (1995)
Cette galerie basse, qui double le Méandre des Herses et lui a transmis son nom, est barrée par de nombreuses herses de colonnes stalagmitiques qu'il a fallu casser pour passer. Bien sûr, la casse a été faite à minima afin de ne pas s'attirer l'ire de nos amis de la protection des cavernes.
Galerie des Marmites (1998)
La salle Groenland fut l'objet de deux escalades: une facile, provoquant une jonction avec le puits des Nantais, et une beaucoup plus difficile, très surplombante, faite avec brio par Philippe, et provoquant une jonction avec la salle de la Lucarne. La jonction ne fut pas immédiate, la galerie basse découverte, au ras du plafond, étant assez longue, et coupée par un P20 à traverser. Il y avait de belles marmites fossiles et beaucoup d'argile.
La sortie de cette galerie coté salle Groenland pour rejoindre la corde plein vide, à plat ventre au ras du plafond n'est pas spécialement confortable. Mais c'est un lieu où on ne retourne plus.
Galerie des Spirales (1994)
Perdue à mi-hauteur dans le méandre de l'Oasis (600m de long, 45m de haut), cette galerie recèle quelques spirales de mirabilite remarquables: tire-bouchons de 50 cm avec une spire chaque 2 cm. Heureusement, les spirales sont difficiles à trouver, et la galerie aussi. Chut!
Galerie du Bain (1993)
Il en faut qui testent la profondeur des vasques, d'autres qui testent la qualité des banquettes...
Eric testa les deux: la banquette glissante et fort pentue, et la vasque réceptrice où il n'y avait pas pied. La galerie du Bain était née, et l'équipe se félicita d'avoir dans ses rangs un spéléo propre!
Galerie du Blaireau (1993)
Après l'escalade, non sans peine, du puits du commandant Cousteau, Willy et le Blaireau progressent dans cette grande galerie dépourvue d'obstacle majeur. Ils s'arrêtent à la salle du Cairn, afin de laisser de la première aux copains. Chapeau!
Il fut décidé de passer à la postérité ces personnages altruistes (espèce infiniment rare) et la galerie prit le nom d'un des inventeurs. Pourquoi le Blaireau plutôt que Willie? Mystère. Enfin bref, ce fut la galerie du Blaireau.
Galerie du Boxwork (1996)
Il est des occasions qu'il ne faut pas rater, notamment celle de s'instruire. Les géologues sont avec nous, et depuis quelques mètres déjà, j'entends des noms d'oiseau parmi lesquels "boxwork". J'essaie de me représenter ce que cela peut être, une "boîte de travail", en vain. Tant pis, au risque de passer pour un imbécile, je demande. Il s'agit de fissures recristallisées, dans lesquelles de la calcite s'est déposée. Mais je ne suis déjà plus très sûr de la définition et espère ne froisser personne en cas de bourde. En tout cas, lorsque je retourne dans cette galerie, je montre "le" boxwork aux autres. Ah! L'instruction!
Galerie du Casse-croûte (1993)
Elle débute à droite, dans la galerie 93, peu avant la Rotonde, et permet l'accès à la galerie des Herses. L'aspect sympathique de cette galerie en a fait le point de dispersion des équipes lors des toutes premières explorations du Nébélé et, bien sûr, le lieu du casse-croûte.
Galerie du Couteau (2002)
(voir les inventeurs )
Galerie du Monocle (1998)
Encore une fois le Nébélé nous surprend: un tube de cinq mètres par trois de section file vers l'est à la côte -150, soit 10 mètres au dessus de la zone noyée locale. Nous le parcourons avidement, bien que tenus en laisse par la topographie, et espérons débloquer par là un terminus stratégique situé quelques 500 mètres plus loin "à vol d'oiseau". Au bout de 300 mètres, le tube plonge dans la zone noyée. Encore une fois, le Nébélé nous taquine.
Nous sommes à l'ère de la complexité: trop de méandres, de puits, de galeries dans cette zone dénommée "la Flemme". Trop de noms à donner: il faut regrouper par entités. Nous sommes en bas du puits du Monocle: le tube deviendra galerie du Monocle.
Galerie du Parpaing (1994)
Voir "salle du Parpaing".
Galerie du Piochou (1995)
Désober dans le Nébélé? Et bien oui, c'est un réflexe chez des spéléos issus de régions où les grands trous sont rares. Après tout, sans désob, le Nébélé dormirait encore tranquille, loin de la folie des hommes.
Nous ne nous encombrons pas encore vraiment de nos outils de désob lors des "expés Nébélé" (les premières sont évidentes). Mais le réflexe est tenace, et fabriquer un outil à partir d'un genre de tranche rouillée sans manche et d'un morceau de bois ne prît que le temps d'en parler au chef bricoleur Philippe. L'outil fut dénommé "Piochou" (longueur : 25 cm), et il ouvrit la galerie après 6 heures de labeur. Depuis, il y réside, prêt à servir de nouveau.
Galerie du Sablier (1994)
Ainsi désignée par l'explorateur du moment, lequel remarqua la coupe caractéristique de cette galerie: un étranglement au milieu de deux entonnoirs tête-bêche, bref, la forme d'un sablier.
Galerie du Retour (1994)
Après près de deux kilomètres de progression, on se retrouve à environ vingt mètres de la trémie terminale de la salle du pendule. Apparemment, les blocs que l'on peut contempler constituent l'autre côté de cette trémie. Il y a du courant d'air, mais ça ne passe pas. (Mais "ça viendra", disions-nous alors. En fait, la jonction tarde: on cherche toujours).
La galerie du Retour permet ainsi de... retourner vers l'entrée.
Il s'agit là de l'une des dénominations originales imposées par le chef topo, sous prétexte de lever les ambiguïtés dans les conversations, et alors que les inventeurs persistent à ne pas fournir de nom.
Galerie du Scrouitch (1993)
Après la salle du cairn, la première semblait ne jamais vouloir s'arrêter. La même galerie se poursuivait, utra-sèche, poussiéreuse, avec le bruit des pas des inventeurs: "scrouitch, scrouitch, scrouitch". L'argile du sol s'était expansée et cristallisée quasi uniformément, d'où le son: "scrouitch".
Rapidement, afin de ne pas piétiner toute la surface du sol, il fallut baliser. Entre les balises, les expés ne sont plus accompagnées de ce son qui symbolisa longtemps la première: "scrouitch".
Par extension, le scrouitch désigna aussi le minéral omniprésent dans cette galerie. Les analyses l'ont identifié: mirabilite. Pour nous, il s'agira probablement toujours de scrouitch.
Galerie du T(1994)
Galerie courte à proximité du passage en T.
Galerie Etrange (1996)
Le puits du grand noir posait déjà à ses inventeurs quelques problèmes de place dans la roche... Que dire alors de cette galerie qui se développait manifestement cernée par des vides importants tels la galerie 93, la salle du Pendule et la galerie de la St Sylvestre. Quelque jonction se préparait, mais où exactement? La galerie Etrange portait bien son nom.
Galerie Malgré Nous (2001)
(A écrire : voir les inventeurs )
Cette galerie prolonge la salle du Petit Navire. A son extrémité, on remonte pendant 40m sur une belle coulée stalagmitique qui bouche tout.
Galerie Terreuse (1993)
De la terre, il y en a, ainsi que quelques concrétions, les premières de l'époque. La galerie fût dite terreuse par souci de protection. Si nous avions su que le Scrouitch nous attendait à quelques pas de là.
Galeries Descendantes (1993)
Deux galeries qui descendent.
Gouffre Nébélé (1992)
(Texte utilisé pour introduction article Spélunca)
Connu depuis longtemps, exploré en 1972 ou 73 et peut-être même avant, il n'avait pas de nom: un comble! Il fut numéroté CA270, mais bon Dieu, avec un courant d'air pareil...
Il fallut désober, pister les courants d'air. Découragements, espoirs, selon l'humeur du gouffre qui excellait dans l'art d'inverser son souffle, voire de l'arrêter. Patience, ténacité après les descentes de puits sans suite, puits qu'il fallait se résoudre à traverser pour aller voir la fissure en face, et recevoir le vent en pleine figure: désob à nouveau.
Méandre (étroit, bien sûr): Le CA270 entre dans les objectifs du camp d'été 1993, avec d'autres trous à revoir, parmi lesquels le GA56. Deux équipes donc, une sur les hauteurs pour le GA, une dans la vallée pour le CA. Subrepticement, les désobeurs de choc se sont glissés dans l'équipe de la vallée: Dédé, le marteleur fou; Philippe, le bricoleur fou; Thierry C, maigre comme un clou (mais il désobe aussi!). Quant-aux deux autres, Michel, le topographe, et Thierry M, l'escaladeur, leurs spécialités n'étant point requises, ils iront sur les hauteurs chercher le GA56 et en revenir (si possible) dans le brouillard à couper au couteau.
Chaque soir, vers 21 heures, les deux équipes se retrouvent pour l'apéro et le repas rituels. Un jour, deux jours, trois jours: tiens, l'équipe d'en bas n'est pas là pour l'apéro? Ah! Repas : toujours pas d'équipe d'en bas. Minuit : rien! De deux choses l'une: ou il est arrivé un "problème", ou ils font de la première. Voiture: direction le CA270. 1 heure du matin: on cause dans le puits d'entrée. C'est Thierry qui remonte. Il faut attendre qu'il ait passé le rétrécissement de -2m pour pouvoir lui parler, à cause de vent qui empêche les sons de descendre dans le puits.
- Alors?? Problème, ou du gros?
- Du gros!!!
Thierry ne nous aura même pas fait le coup de la fausse déception. Nous reviendrons dans l'après midi (il est 2 heures du matin). Il va sans dire que le GA56 fût abandonné et déséquipé dès le jour levé (si ! Presque...).
Quelques mois plus tard, devisant autour de la table du propriétaire, devant un verre de jaune dosé CA270, nous discutons de l'attribution d'un nom. Nous proposons le nom de la maison (au Pays Basque, la maison a un nom), en l'occurrence "Ahencetaborda". Mais cela ne convient pas. En revanche, le pré où s'ouvre le gouffre, c'est le coin du Nébélé, du nom de la fontaine qui surgit à quelques dizaines de mètres: la fontaine Nébélé. La fontaine entrait ainsi dans l'histoire spéléologique du massif des Arbailles, et le verre de Ricard des propriétaires devenait un "Nébélé": deux doigts, pas plus, merci! (Il s'agit de doigts de Basque dans la force de l'âge: comptez 3 doigts de citadin).
20 ans plus tard, le problème est de savoir qui, de la fontaine ou du gouffre, est le plus célèbre. Bien des spéléos connaissent le gouffre; savent-ils seulement qu'il existe une discrète voisine à laquelle il doit son nom?
La Grande Faille (1993)
Dès notre arrivée dans cette galerie rectiligne sur plus de 400m, elle nous parût grande, d'autant plus que l'accès est un méandre parfois exigu. Ebahis, nous estimâmes généreusement la hauteur du plafond à 20, 25m. Les explorations suivantes démontreront une hauteur de 50 à 60m.
C'était grand, cela ressemblait à une faille, ce fut donc la Grande Faille.
La Guillotine (1993)
Dans le plancher de la Galerie du Scrouitch, un petit puits donne accès aux Tubes sous-jacents. Pour accéder à ce puits, il faut passer la tête sous une dalle rocheuse quasi verticale qui, si elle tombe, couic...
Elle n'est pas encore tombée...
La Prise d’eau (1993)
Lieu de remplissage des lampes à carbure: l'un des rares points d'eau goutte à goutte en cette première année de découvertes, méritant donc d'être signalé. Au dessus se trouve le puits Tahiti, qui ne s'appelle pas encore ainsi et se réduit à l'époque à une cheminée de 20m inexplorée.
Lorsqu'elle sera explorée elle livrera, 52m plus haut... une cascade. De quoi remplir bien des lampes si cette eau tombait dans la galerie sous-jacente. Mais ce n'est pas le cas, et l'eau s'enfile dans un méandre qui passe au dessus de la prise d'eau et va se perdre bien plus loin, dans le réseau de la Flemme.
La Rotonde (1993)
C'est une petite salle circulaire située juste avant le Puits de Commandant Cousteau. Mais son nom est très peu utilisé dans les conversations. C'est le prix à payer pour avoir un voisin trop illustre!
La Roume (1994)
Cinq niveaux de galeries superposées. En bas, tout en bas, l'eau coule dans un méandre étroit, et nous, 50m plus haut, topographiant, équipant, et manquant de cette eau inaccessible pour nous éclairer. Solution: pisser dans les lampes à carbure. Mais c'est sale! Berk, Willie s'y refuse. Hélas, au fil du temps, la lumière vacillante de Willie finit par s'éteindre. Définitivement. Il faut s'y résoudre, Willie, pas le choix. Mgrmgrbrglrmgr zut et flûte et mgrgrglrm.... (séquence roume de Willie).
Voilà qui est fait, la lumière est revenue. Willie, bien éclairé, peut descendre le P20 qui se présente. Mais que vois-je là? En bas du P20? Une flaque d'EAU, de l'eau et Mgrmgrbrglrmgr zut et flûte et mgrgrglrm....
Willie roume, et roume, et roume encore....
La Roume est en train de naître.
La Roume deviendra le réseau le plus difficile du Nébélé, et peut être celui qui amènera des découvertes aussi passionnantes que le Scrouitch. Sa cascade à remonter aura résisté près de 17 ans: certes, il y avait plein d'autres choses à faire, mais elle ne tentait personne. Elle était estimée à 40m; enfin vaincue, elle en fait 60.
La Taupe qui feuge (1993)
A l'issue d'une sacrée première, la voûte s'abaisse, des coupoles apparaissent. Courbés, puis à quatre pattes, nous avançons. Le scrouitch (qui ne s'appelle pas encore scrouitch) est là, omniprésent, le vent aussi: ça ne peut pas s'arrêter. Si!!! Le vent provient d'un laminoir de 10 cm de haut pour un mètre de large: ça ne passe pas. Dommage, on en aurait bien fait un peu plus.
Pourtant, en regardant bien, le sol a l'air friable: mélange de cristaux, d'argile pulvérulente, et de petites plaquettes de roche. Creuser à la main est pénible, mais en s'aidant d'un éclat de roche, c'est mieux. C'est même assez rapide, déclare Philippe, d'autant que le vent emporte une bonne partie des déblais les plus légers, dès qu'ils ne sont plus agglomérés en ce substrat craquant caractéristique du scrouitch.
Conseil de guerre: puisque le topographe est là, il ira topographier la première déjà faite (environ 400 mètres). Thierry le suivra. Quant-à Philippe, il a déjà commencé, il continuera à creuser. Que cela soit écrit, et accompli.
Une séance topo et quelques heures plus tard, le chef gratteur rejoint les deux autres: il a l'œil cerné, le teint bronzé, une soif intense, et un grand dégoût.
- "C'est horrible", souffle t-il.
- Qu'est-ce qui est horrible? La désob? Tu n'as pas pu passer?
- J'ai soif! Si! Je suis passé, c'est horrible après, pire que tout.
- ??? (On lui tend une gourde).
- Glou, glou, glou, cette merde, ce truc blanc, il y en a partout, une overdose.
- Mais la galerie?
- Elle continue, il y en a même d'autres, j'ai fait cent mètres. Quelle horreur, c'est blanc partout, ça crisse, ça neige, c'est super sec. J'ai vu une crosse de gypse de 50 cm. J'ai bouffé plein de cette merde (pftou!). J'espère que c'est pas toxique. Je n'ai plus qu'une envie, c'est de rentrer.
On rentre. C'est plus prudent, sa crosse de gypse relève du délire.
La Taupe qui feuge, c'est la taupe qui creuse son trou, sauf que cette taupe là a triché: le vent était son allié et sortait à toute allure les déblais poussiéreux du passage. Seul hic: la taupe creusait devant, le vent soufflait de devant, et la taupe prenait tout dans la figure!!! Ce fut une désob héroïque et éolienne.
La crosse de "gypse" existait bien et n'était pas le produit d'une intoxication perfide. Elle mesure toutefois 80cm! Par la suite, Philippe tint absolument à tester la toxicité du scrouitch. Les autres équipiers durent également y goûter, en vertu de la solidarité dans l'adversité: le scrouitch est salé, crépite dans la flamme en restituant de l'eau... non salée! C'est de la mirabilite.
Si d'aventure vous passez au Nébélé en compagnie de quelque ancien ayant participé à ces sorties mémorables, ne vous étonnez pas de le voir sucer des cristaux blancs et déclarer: "c'est pas du scrouitch", ou bien: "c'est du scrouitch". Le test est infaillible.
La Turbine (1997)
Lors de l'exploration d'une galerie débutant à la salle Groenland, la progression fut stoppée par une cascade venant du plafond. Un véritable mur d'eau impossible à franchir sans se faire tremper, d'autant qu'il n'était même pas sûr que la galerie continuait derrière. Il faudra revenir, et cette nouvelle rivière fut dénommée "la Turbine".
On y revint, et cette fois ci, plus d'eau, et une galerie qui continuait. Fidèle à sa réputation, le Nébélé nous gratifie de 4 ou 5 départs supplémentaires à explorer.
La Turbine ne peut provenir que de la perte d'Hagazé: quand la perte est alimentée par les crues de surface, la Turbine turbine; quand la perte ne fonctionne pas, la Turbine se tarit.
La Tyrolienne (1993)
Le premier jour de l'exploration, une importante galerie remplie de blocs gigantesques fut parcourue, puis l'équipe butta sur une escalade de 5m, la galerie se poursuivant en haut, toujours de grandes dimensions.
En réalité, il fallait descendre de 5m pour remonter d'autant 15m plus loin. Comme la suite était horizontale sur plus d'un kilomètre avec arrêt sur rien et plein de départs, il fut décidé de mettre en place une tyrolienne pour éviter de trimbaler l'équipement de progression verticale. Par jeu aussi, peut-être.
Au début, cette tyrolienne était standard: il y avait deux cordes et on passait longé sur l'une, couché et mousquetonné sur l'autre, en se tirant avec la poignée. Plus tard, elle devint pont de singe avec deux câbles et une corde. Maintenant c'est le confort, on passe debout sur un câble, longé sur l'autre et sur la corde, plus besoin de la poignée.
L'horizontale, terme particulier en spéléo, qui n'exclut aucunement les fortes pentes et les remontées de blocs, ne dura pas éternellement. La progression verticale fit son apparition, et devint même de plus en plus présente.
Mais la Tyrolienne est toujours là.
La Vire (1993)
Situé dans la zone d'entrée, il y a eu deux versions: une à gauche, et une à droite. La version à gauche fut rapidement abandonnée. Ce fut "la Vire" tout court. A l'époque, personne ne savait ce qui pouvait se découvrir, ou pas.
Les Tubes est (1994)
Les tubes ont été découverts très tôt dans l'histoire du Nébélé. Ceux qui les avaient découverts en parlaient, émerveillés, lors des veillées: "des tubes comme ça, on en trouve pas souvent"; "ça part de partout". Cette dernière expression reviendra oh combien fréquemment dans les futures explorations. Au bout de quelques années, Philippe, plus classe, préfèrera dire "les affaires reprennent". C'était le début, c'était loin d'être la fin, mais ça, nous ne le savions pas.
Les Tubes ouest (1994)
Les tubes ont été divisés en deux parties par rapport à la base du petit puits qui permet d'y accéder depuis la galerie du Scrouitch. Hélas, ce n'est pas par là qu'ils ont été découverts, et il fallait à l'époque soit renoncer devant un siphon, soit franchir ce siphon devenu voûte mouillante, soit se baisser pour passer et déclarer: "il est où ton siphon?"
Il y a toujours des petits malins.
Méandre 49 (1997)
C’est par un bel après midi d’étiage que Christian, Bruno et Carole décidèrent de topographier le méandre nouvellement découvert. Après avoir brillé aux plantés de crayon et de clé pour venir à bout de toutes les visées, frigorifiés par un courant d’air soufflant, ils débouchèrent dans une petite salle. C’est décidé, malgré le départ en bas à gauche de la suite du méandre, ils stopperont là pour rejoindre Thierry et topographier le méandre qu’il parcourt (futur méandre du monocle). Dans un souci de précision et fidèle aux méthodes Nébélé, Christian rédige un bref historique de ce point d’arrêt, et nous annonce, tout heureux: “Hé, les gars, aujourd’hui c’est mon anniversaire!”. S’ensuit une séance d’accolades barbues et piquantes... La salle de l’Accolade et le méandre X étaient désormais baptisés.
Remarque: X = âge de Christian au moment de la découverte. Nous ne préciserons pas ce nombre dans le texte afin de préserver l’intimité du susnommé; toutefois, pour les curieux, se reporter au titre du paragraphe.
Méandre de l'Oasis (1994)
De l'EAU! Enfin un bruit d'eau, qui monte depuis le fond d'un méandre profond d'au moins vingt mètres. Le méandre en question prend rapidement des proportions importantes, que ce soit sous nos pieds, ou sur nos têtes (il sera reconnu ultérieurement sur 45 mètres de haut). On y entend l'eau épisodiquement sous la forme d'un glou-glou qui n'a rien d'une grosse rivière. Plus souvent, ce sont les cailloux détachés des parois scrouitcheuses par notre passage qui trahissent la présence d'eau tout en bas.
Qu'importe, cette eau est la bienvenue: pas pour boire, car nous avons des gourdes, mais pour remplir les lampes à carbure. Détail croustillant, au Nébélé, la grande majorité des premières de cette époque se sont faites en alimentant nos lampes à l'urine. Il faut bien y voir, et l'eau emportée est faite pour boire. La communauté spéléo connaît bien le problème du manque d'eau pour s'éclairer dans les réseaux secs, et connaît non moins bien la technique pour y remédier. Elle connaît aussi les inconvénients liés à ce palliatif, inconvénients qui conduisent tout équipier à remettre de l'eau dès qu'il en trouve si peu que ce soit.
L'Oasis fût le nom donné à ce méandre, d'autant qu'il devenait envisageable d'établir un camp à proximité du point d'eau. Au retour, certains se laissent aller à rêver de ce camp où ils dormiront allongés dans le scrouitch; d'autres, parvenus au stade de la rupture psychique, piétinent rageusement une fleur de scrouitch (moche) située sur le passage balisé, en signe de vengeance tribale contre la neige, la poussière, et toutes les formes scrouitcheuses du Nébélé.
Méandre de la Bavure (2000)
Surnom de celui qui l'a exploré: lui seul pouvait s'aventurer là. Quand il y a quelque chose d'impossible à faire, on appelle Franck, et il le fait. Tranquillement (pour lui), calmement. En revanche, pour ceux qui suivent, c'est pas gagné.
Ce ne fût pas gagné pour l'équipe qui envisagea ultérieurement de poursuivre l'exploration dans ce méandre. Trop chargée, victime d'une crue au bruit impressionnant qui fit monter le niveau d'eau d'une bonne cinquantaine de cm, elle dut déclarer forfait. La crue, conséquence d'un orage, était sans risque, mais son vrombissement s'entendit 5mn avant de voir arriver l'eau. Précisons que nous nous étions déjà réfugiés le plus haut possible dans le méandre.
Méandre de la Belle Bosse (1999)
Hommage à notre ami Bobosse, l'homme qui fait tomber les verres vides (pour qu'on les lui remplisse, pardi!). Il est venu dans l'endroit le plus argileux du Nébélé au fond du puits de pendule, et a été le seul à passer l'étroiture d'accès à ce méandre de... 10m de long. Ce jour là, nous n'avons pas trouvé le shunt espéré des siphons avals.
Il existe bien un shunt dans ce gourbi de blocs, puits, méandres, le tout étroit et englué d'argile, mais on arrive à plat ventre en haut d'un puits étroit qui tombe entre deux siphons.
Méandre de la Jonction (1994)
Attente du retour d'une équipe, ou autre, bref attente. Philippe avise un départ de méandre étroit et décide de "lever le point d'interrogation": si ça queute, ça en fera un de moins! Mais voilà bien longtemps qu'il est parti. Quelques raclements sourds nous signalent enfin son retour. Le méandre est chiant, mais il ne queute pas. Il débouche sur un puits inconnu estimé à 40 mètres de profondeur, et sur une galerie connue: les Tubes, tout cela au bout de 170 mètres. Maintenant qu'il est exploré, il faut le topographier, et c'est bien là le hic: personne n'a vraiment envie de s'y jeter. Au Néb, qui découvre topographie! Philippe s'acquittera de "sa" tâche cinq années plus tard, mais il s'en acquittera.
En 1994, les jonctions du Nébélé sont rares, d'où le nom de ce méandre.
Méandre des 100 000 rasoirs (1997)
Plein plein de petits rasoirs dans ce méandre étroit. Bruno les a tous comptés : il y en a 100 000, ni plus, ni moins.
Méandre des 20 000 (2000)
C'est la suite du Méandre de la Jonction, laquelle débouche sur l'aval de la rivière de Gaïntoua. Les 20km topographiés du gouffre ont été dépassés dans ce méandre qui avait un peu été oublié par les explorateurs: d'autres zones du gouffre consommaient les énergies. Mais rien ne se perd...
Méandre des Bââtons (1997)
Comment topographier un méandre lisse comme du verre en technique "fil accroché" si l'on ne peut pas accrocher le fil? Grâce à des bâtons de noisetier coincés en travers du méandre.
Je ne vous dis pas les contorsions qu'il a fallu faire pour passer sous, sur, et entre les bâtons sans les faire tomber, et tout cela au milieu des remarques en langage petit nègre faites par Bruno: "Attention aux bââtons", "si vous n'avancez pas je vais vous donner un coup de bââton".
Méandre des Cageots (1997)
Prenez un Joël Charentais, ajoutez y un Joël Lotois, lancez les deux individus dans l'exploration, à quatre pattes, d'un méandre recouvert de résidus piquants de plancher stalagmitique (style morceaux de cagettes de primeurs). Sachant que chaque Joël est surnommé Jojo, on obtient deux fois Jojo soit Jojojojo = quatre fois jo = QuaJo = Cageots, et ça tombe bien, vu les morceaux de cagettes stalagmitiques!
A inventer des trucs pareils, cette fois c'est sûr, le Nébélé rend fou… Chouette!
Méandre des Cupules (1998)
De très belles cupules de corrosion dans ce méandre humide.
Méandre des Herses (1995)
Voir Galerie des Herses.
Méandre du Monocle (1997)
Après une séance de topographie dans le méandre 49, Christian rejoint Thierry dans le méandre qu’il parcourt. Un puits bien nettoyé a été équipé, et Christian part à sa découverte et en ressort ravi. Hélas, dans son enthousiasme, il avait oublié de préserver des chocs son parfait équipement de topographe: Topochaix, papier, crayon et surtout, compte tenu de son grand âge et qu’il n’a pas les bras qui poussent, lunettes. Aussi, il découvrit avec regrets que ses lorgnons s’étaient transformés en monocle... Snif!
Méandre du Chevalier Blanc (1997)
La chanson du chevalier blanc a dû retentir entre ses parois.
Méandre Tahiti (1997)
Il a failli s'appeler le méandre Innommable, vu la quantité d'argile collé aux parois. Mais on a découvert le Sapeur Camembert, et tout y est bien pire! Alors, petit à petit, le nom du puits Tahiti a glissé vers le méandre.
Néb (abréviation)
Au fil des années, on ne va plus explorer le gouffre Nébélé, on va au Néb (pour les intimes).
Nébélé (boisson)
Le Nébélé est un Ricard triple, boisson fétiche de nombreux équipiers. (Certains préfèrent trois Ricard simples).
P20 (1993)
Ça devient sérieux: le premier élargissement conséquent après des mois de désob en suivant le courant d'air. Un puits de 20m qui s’appellera "le" P20. Et ce sera le seul: des P20 on en découvrira d'autres, mais aucun n'aura droit à cette appellation réservée.
Quand on le descend, c'est là que les nouveaux venus ont l’œil qui s'allume, et que les anciens racontent la découverte: "...c'est ici que tout a commencé".
Quand on le remonte, c'est là qu'on est sorti, souvent bien fatigué et content d'y être. Bien sûr, il reste quelques obstacles: les marches, quelques étroitures, le petit puits de 5m, la vire, le puits d'entrée de 38m, mais c'est comme si on était déjà dehors.
P57 (1993)
Il faillit s'appeler puits de la montre. Mais l'incident arriva trop tard : la dénomination plus qu'originale "P57" avait déjà fait son trou!
La montre a été retrouvée en bas, et ressortie. L'histoire ne dit pas si elle marchait encore, mais elle ne passa pas à la postérité.
Passage en T (1993)
Au tout début des explorations, une galerie descendante butte sur une zone horizontale avec départ à droite et à gauche. L'ensemble forme un T. Pratiquement aucun nom dans le gouffre à cette époque; on parle donc du passage en T. C'est important de le préciser: certains pourraient croire dans les conversations qu'il s'agit du passage hanté. Brrr!
Puits d'Entrée
Pas de date de découverte pour ce puits: il appartient au monde extérieur, aux propriétaires actuel ou anciens, aux chasseurs, promeneurs, et autres humains passés par là, aux préhistoriques qui l'ont peut-être connu sous la forme d'une perte, mais ce n'est pas nous qui l'avons découvert, ni exploré les premiers. Ce sera donc: le puits d'Entrée.
Il s'y attache quand même certaines anecdotes: celles des autres, et les nôtres.
Celles des autres. Il est fantastique de rencontrer des gens qui nous expliquent que ce puits, ils le connaissaient, mais ne l'ont pas exploré, et que nous leur devons tout!!! Et en particulier nos découvertes à nous, qui, sans ces gens-là, n'auraient pu être! Bêtise ou mégalomanie? De toute façon sans intérêt.
Les nôtres. Elles ont l'avantage d'avoir existé, valent ce qu'elles valent, mais sont l'histoire vraie et trop fugitive d'une bande de copains qui ont acceptés d'œuvrer ensemble et de respecter quelques règles. Cela, c'est déjà quelque chose.
Première anecdote donc, parmi les nôtres, celle du brochage de la zone d'entrée, dont fait évidemment partie le puits d'Entrée. Il fût décidé de sceller des broches en remplacement des spits et goujons, vu la détérioration rapide de ces derniers, et afin de faciliter et sécuriser l'équipement. Le chef bricoleur a déjà son idée: broches et cartouches de Sicadur fournies par l'employeur (ce sera sa modeste contribution), prévoir un forêt de 14, un pistolet pour les cartouches, une perfo baston et des accus lourds mais puissants...
Les premiers ennuis commencèrent avec les cartouches: elles comportent un piston double poussant simultanément résine et durcisseur, lesquels sont mélangés par une canule spéciale en sortie. Impossible d'utiliser le pistolet standard prévu. Il faut fabriquer un outil, ce qui loin de tout atelier et avec des matériaux de récupération pose problème... L'un trouve un tube en fer, l'autre un morceau de fer rond. Si l'on peut les couper à la bonne longeur et les solidariser, c'est gagné. Couper? avec une lame (sans manche) de scie à métaux; solidariser? avec un peu de Sicadur, justement. C'est parti !
Les ennuis continuèrent dans le gouffre, avec les canules qui se bouchaient entre deux poses de broches, le produit durcissant trop vite. Utilisation impossible donc. Mais alors, comment mélanger d'une part, et envoyer le produit au fond du trou d'autre part. La lame de scie à métaux, emportée au cas où, allait servir de touilleur. Michel, le poseur de broche, pendu dans le vide sur sa corde, rode sa technique: arrivé au trou percé par l'autre équipier, il enlève le bouchon de la cartouche, ajuste l'outil pousseur sur la cartouche et la cartouche sur le trou, pousse pour extraire la quantité exacte de produit, range cartouche et outil pousseur, mélange soigneusement le produit dans le trou avec la lame de scie à métaux, essuie la cartouche et la lame de scie avec un chiffon, rebouche la cartouche (où est passé le bouchon ?) remet tout ça dans le kit, prend une broche, la met dans le trou, l'enfonce avec une massette (protch!), remet la massette dans le kit. Cartouche, outil, lame, chiffon, bouchon, kit, massette, broche, il faudrait avoir dix mains, pendu en l'air, on ne peut rien poser. Déboucher, reboucher, essuyer (sinon le bouchon colle sur la cartouche), ne pas échapper, touiller, frapper, brocher, emballer, déballer, descendre, recommencer, Mer..!!! Et Dédé, devant, qui perce des trous, encore des trous, le bouchon est perdu, où est la lame? Le chiffon est tombé.... Partie de plaisir !!! Douze broches seront posées. Ouf!
La zone d’entrée fût l’objet de nombreux aménagements, qu’il s’agisse de la pose de broches, de l’agrandissement de passages, ou de l’ouverture d’une seconde entrée, l’ancienne étant jugée peu pratique et surtout dangereuse.
Il y eut donc des "journées aménagement", au cours desquelles plusieurs équipes œuvraient pour le bien futur de tous. Voici Dédé et sa Ryobi, perforatrice à essence et gaz d’échappement, qui part flanqué de deux acolytes afin d’élargir une fois de plus quelque étroiture lui ayant manqué de respect. Voici Philippe roi du béton, qui s’attache à peaufiner la nouvelle entrée, pour lui donner un air sympathique et solide.
Dédé tente le Diable: un moteur thermique dans un trou, il y a de quoi s’intoxiquer. C’est compter sans le courant d’air furieux du Nébélé: il suffira de percer "contre" le vent.
Et ça a marché, même trop bien marché. Le vent a emporté les gaz tellement vite, tellement bien, que les gars du fond n’ont pas été incommodés. En revanche, ceux de l’entrée se sont copieusement gazés!
Puits de l'Accu (1994)
Avant que nous ne nous attaquions à ce puits, c'était "le puits". Or ce jour là Maître Blaireau sur sa corde pendu plantait un spit à l'aide de la perceuse. Soudain, le ron-ron de la perceuse cessa, immédiatement remplacé par un bruit sourd provenant de la base du puits, 25 m en dessous. En écho, la voix du Blaireau énonça calmement: "l'accu est tombé". Le puits de l'Accu aurait désormais un nom. Pour la petite histoire, récupérés, les accus furent remaniés par le chef bricoleur corrézien et purent servir à nouveau.
Puits de la Faim (1999)
Qu'est-ce qui arrive quand on a oublié son casse-croûte et qu'on escalade un puits? D'abord, on est de mauvaise humeur. Ensuite, on décroche le droit de nommer le puits, mais pas avec n'importe quel nom. (note : voir puits des Etriers).
Puits de la Flemme (1994)
L'explo était arrêtée sur ce puits. Mais personne n'avait envie de descendre dans le gouffre ce jour là: grosse grosse flemme. Pourtant, ils y sont allés, en se motivant on ne sait trop comment.
En d'autres occasions, d'autres n'y sont pas allés et ont même poussé le vice jusqu'à déjeuner à l'extérieur avec leur bouffe de trou (qui était prête), et leur casque sur la tête, après avoir jeté dans l'abreuvoir le seul spéléo en tenue qui tentait de motiver les troupes!
C'était donc un jour de chance, et la Flemme était un nom bien mérité. Ce que nous ne savions pas, c'est que ce nom allait se transmettre à une galerie de la Flemme, un carrefour de la Flemme, une escalade de la Flemme, des salles de la Flemme, une rivière de la Flemme, puis à tout un Réseau de la Flemme… Bande de Flemmards!
Puits de la Jonction (1995)
La galerie des Diaclases nous offre ses escalades: des escalades partout, 20m par ci, 25m par là. Mais rien ne donne, pas le moindre petit départ. Reste la plus grande, dans la salle de l'Unanimité, et la "dernière", dans une diaclase étroite.
On aurait dû commencer par la fin. La salle de l'Unanimité nous a donné la galerie des Ammonites, et la "dernière" une courte galerie qui retombe par un puits dans la salle du Cairn est. Pas gagnée cette courte galerie: il a fallu localiser un trou souffleur gros comme le poing au milieu des concrétions pour justifier une désob. Depuis, ça part de partout, Nébélé oblige. Cette "dernière" escalade devint le puits de la Jonction.
La topo reportée, synthèse de toutes les découvertes faites au dessus du puits du parpaing grâce au puits de la Jonction, une hypothèse se fait jour: la galerie des Fresques, grande diaclase qui se prolonge pour constituer le sommet du puits de la Jonction, pourrait bien continuer en face. Faudrait y retourner voir.
Ce qui fût fait bien des années plus tard (2002), et ça a donné... la galerie du Couteau. Quand je vous dis qu'il aurait fallu commencer par la fin!
Puits de la Pêche (1997)
Nous voici revenus, Dédé, Bruno et Capitaine, à l'extrémité du méandre Tahiti, en haut d'un puits estimé à 40 m. Bruno est déjà venu dans le secteur. Il a un compte à régler avec ce puits, et se colle à l'équipement. Le terme n'est pas trop fort, vu la quantité d'argile qui enrobe la tête de puits.
Au fur et à mesure de la descente, le puits devient propre, et les spéléos deviennent sales. Il s'agit d'un grand puits diaclase, arrosé d'un coté et, justement, la corde nous dirige droit vers la douche. Cet enfoiré de Bruno a du décider de se laver, et nous y avons droit aussi. L'équipement sera revu, et tout de suite.
En bas, le Capitaine reconnaît l'endroit comme le haut d'un ressaut infranchissable en libre au pied duquel il s'était arrêté avec Thierry quelques années auparavant. Le mystère du bas du puits est levé, et le Capitaine entreprend donc de laver son matériel dans une vasque peu profonde. Le descendeur s'échappe et disparaît dans un trou de 10 cm de diamètre plus profond que le bras. Gagné!
La sortie suivante, Dédé repêche le descendeur à l'aide d'un fil métallique amené pour l'occasion. Profondeur du trou: 1,50 m. Bonne pêche!
Puits de l'Illuminé (1997)
Panne d'éclairage d'un malchanceux: les autres l'éclairent. Oui, ce n'est pas la grande illumination pour décerner les noms, mais on nomme, on nomme… Il y a tant à nommer.
Puits des Clés (1996)
Celui-là, on le sentait venir. Vu d'en bas, depuis longtemps, nous savions qu'il était beau. Mais vu d'en haut, ce fut encore mieux, surtout qu'il ne nous restait qu'une corde plus qu'argileuse pour l'équiper. A l'unanimité, au fractio de -3m plein gaz, les 4 compères de l'équipe décidèrent de "faire une clé, exceptionnellement!" Quant-à la patinette qui suivit...
De plus, ce puits était bien celui escompté, et réalisait une jonction. Bref, c'était une clé.
Puits des Etriers (1999)
Qu'est-ce qui arrive quand on a oublié ses étriers et qu'on escalade un puits? D'abord, on est de mauvaise humeur. Ensuite, on décroche le droit de nommer le puits, mais pas avec n'importe quel nom. Enfin, on escalade quand même en se démerd..t (note: voir puits de la Faim).
Puits des Nantais (1997)
Il y avait des Nantais dans l'équipe, alors…
Puits du Casse-Croûte (1995)
Il aurait pu s’appeler "puits du Sablier", du nom de la galerie qui lui fait suite. Mais ce nom lui fut volé par un autre puits. Le puits du Casse-Croûte, donc, fait suite à la galerie du Casse-Croûte. Si on le traverse (descente de 8m et remontée de 10m), on prend pied dans la galerie du Sablier. Si on le remonte sur 45m, on atteint le méandre des Herses. En face, tout en haut, le méandre semble continuer: il "suffirait" de traverser à nouveau le puits pour voir la suite... Mais c’est plus compliqué que çà!
En des temps qui deviendront anciens, on avait accès au méandre des Herses. Deux puits remontants y menaient. L’un d’eux, escaladé, fut déséquipé. Il restait le puits du Casse-Croûte, équipé depuis le haut, et attendant la concrétisation de sa dernière visée topo pour rendre aux Herses leur semi-liberté, en mettant en place une cordelette.
En fait, il fallut payer tribut! La visée topo coûta une boussole Chaix universelle destroy, et les Herses reprirent leur totale liberté puisque la mise en place de la cordelette foira lamentablement. Bref, la suite "en haut" du méandre des herses coûtera 40m d’escalade (ne nous plaignons pas, le début est à 8m du fond!).
Puits du Bidon (1996)
Ce nom fut employé pour la première fois dans un compte rendu de sortie karsto. Il désignait l'arrivée d'eau pérenne en plafond, juste avant la Tyrolienne, où un bidon en plastique réside à demeure afin de permettre le remplissage des lampes.
Le jour même de cette sortie karsto, la galerie Etrange venait d'être découverte et avait dévoilé l'existence d'un P12 derrière étroiture arrosée. C'était le même site; la désob un instant envisagée fut économisée, et le nom resta.
Puits du Cairn est (1995)
La salle a déteint sur le puits.
Puits du commandant Cousteau (1994)
Ce puits avait été escaladé par Willie et Blaireau, car tout le monde pensait que ça pouvait donner.
Et ça a donné! Bien sûr, il fallut rééquiper le puits correctement vu le passage intense qu'il était appelé à connaître, et il fallut le topographier, ainsi que la galerie du Blaireau lui faisant suite.
Cette sortie fut l'objet d'une animation verbale constante ayant Philippe pour leader. Personne ne sait pourquoi le commandant Cousteau fut le centre d'intérêt et d'amusement de l'équipe, mais cela dura des heures.
Tant et si bien que le puits s'en souvint. Notons toutefois que l'appellation exacte et censurée fut "puits pourri du commandant Cousteau", car il parpinait, le puits. En fait, ses parois étaient soufflées comme un gigantesque millefeuilles, sauf que les feuilles qui se détachaient au moindre contact avaient un à deux centimètres d'épaisseur pour quelques décimètres carrés de surface: de belles lauzes! Avec le temps et la massette, la situation s'est considérablement assainie.
Quant au commandant Cousteau, il n'est jamais venu voir "son" puits, lequel ne nécessite d'ailleurs aucune tenue de plongée, vu qu'il est sec, très sec.
Puits du Dinosaure (1995)
Dans le méandre des Herses un puits de 30m est descendu. Au sol, un méandre creuse la roche et là, enchâssé dans la paroi, des phalanges de quelques centimètres de longueur émergent. De quel animal s'agit-il? Nos compétences très insuffisantes en ce domaine ne nous permettent que de procéder par déduction. La roche s'est formée au Jurassique, donc ces ossements fossiles doivent appartenir à un dinosaure, vaste groupe comprenant des spécimens de plus de 20m de long. Celui-ci semble plus petit, un jeune peut-être?
Et si c'était un raptor? Fuyons!
Puits du Grand Noir (1996)
Aucun homme de couleur dans notre équipe ce jour là! Depuis quelques temps, entre deux expés, Bruno parlait pourtant souvent d'un grand Noir devant lequel il s'était arrêté : "et paf! le grand Noir".
Nous n'avons jamais rencontré l'individu en question. Le puits, lui, fut exploré.
Puits du Joker (1996)
Au bout le la galerie de la Marne, un puits remontant. Escalade, toujours. Mais c'est un "peu" pourri: la roche est spongieuse sur deux centimètres d'épaisseur. On prend le risque du goujon qui sort de son trou durant l'escalade, car sur le nombre, il y en aura bien un qui tiendra, mais pour l'équipement définitif, c'est un peu jeune. Philippe sort les "jokers", goujons de 10 cm de longueur, pour l'occasion. Ca tient toujours. Le jour ou ça lâchera, on changera le nom du puits.
Puits du Monocle (1998)
Ce puits s'ouvre dans le méandre du Monocle. Il est inquiétant, beaucoup d'eau semblant couler plus bas, et la proximité de la Turbine (fort débit) n'étant pas faite pour rassurer. Il s'agit en fait d'un puits-méandre profond de 50 mètres, au fond duquel une importante arrivée d'eau se perd dans un siphon. Nous comprendrons plus tard que cette eau provient de la rivière Suspendue, et non de la Turbine. Qui a cru que le Nébélé était un trou sec?.
Puits du Parpaing (1994)
En ce temps là, l'escalade de la grande salle (sans nom) était un des objectifs des explorateurs. Une "petite" escalade qui de "7 à 8 mètres" d'après le Gros et Philippe, tutoiera les 40 m quelques séances de grimpette plus tard, pour trouver enfin une galerie.
Au cours de l'une de ces séances d'escalade, le stoïque Blaireau, dans le noir ou presque, assurait l'un des chefs escaladeur, lorsqu'un caillou détaché de la paroi chuta vertigineusement sur la main de l'individu susnommé. Stupeur et douleur de la victime dont un ongle est arraché et qui le soir, au retour, subit un interrogatoire en règle:
-"Et de quelle taille, ce caillou?"
-"Au moins un parpaing!"
L'expression est restée.
Puits du Pendule (1993)
Ah! Le puits du pendule!
Il y eut d'abord sa goulotte, plongeant rapidement dans le vide, et suspectée d'amener des tombereaux d'eau dès le premier orage. Equipement hors crue indispensable. Avec le recul, il faut dire que s'il y pleut bien parfois, ce n'est pas l'ouragan.
Il y eut ensuite sa corde trop courte : impossible de terminer la descente, il faudra revenir. Rage. On y revint, mais le bas n'est pas terrible. En revanche, à mi-puits, un grand volume noir semblait prometteur. A suivre.
Il y eut aussi le premier pendule, permettant de prendre pied dans ce qui allait devenir la galerie 93. Fort acrobatique pour aller chercher l'amarrage lointain. Fort argileux aussi, le débouché, d'où une corde zippante assurée. En prime, quand il pleut, on est pile sous l'arrosoir.
Il y eut enfin le second pendule, nettement plus réussi: moins de corde à monter, moins d'argile sous les bottes, moins de distance à penduler.
Il y eut accessoirement le "jeu du Thierry", s'appliquant à tout nouveau ne connaissant pas. Lorsque la victime commençait à descendre, déjà un peu impressionnée par des dimensions devenant imposantes, l'ineffable Thierry poussait dans le puits des blocs énormes, certains pesant trois fois son poids (il est vrai qu'il n'a que la peau sur les os, l'Ineffable), blocs qui chutaient de 20 mètres dans un fracas épouvantable. Aucun risque pour personne, ni pour la corde qui ne va pas au fond, mais grande trouille passagère pour bien des spéléos! Avantage: le bord du puits est nettoyé.
Puits du Piochou (1996)
Situé au début de la galerie du Piochou, ce petit puits de 3m donne accès à un enchaînement de puits jonctionnant avec le bas du puits du Pendule.
Puits du Sablier (1995)
Il aurait pu s’appeler "puits des Herses", du nom de la galerie située en haut. Mais l’usage lui préféra "puits du Sablier", du nom de la galerie qui passe en bas. Comme quoi tout est relatif!
Ce beau puits en cloche de 50m fut escaladé en suivant le courant d’air. Les découvertes en haut ne furent pas à la hauteur des espérances: méandre chiant arrêté sur escalade de 25m bloquant sur trémie soufflante. On pensait trouver de grosses galeries, puis peut-être une deuxième entrée... Rien de tout cela, à part quelques trucs blancs...
Puits du Théatre (1996)
A l'extrémité de la galerie des Gérontes, il est un puits. Les prévisions topographiques à cinq jours (donc incertaines) du chef topo situaient ce puits au dessus de la Grande Faille, immédiatement au début de la Faille nord. Ce puits semblait souffler; la galerie des Gérontes aussi. Donc, l'air devait s'engouffrer quelque part. Nous possédions ce jour là de la poudre qui, en brûlant, générait beaucoup de fumée. Un bon tas de poudre, une acéto pour enflammer... Ok, ça marche: la fumée s'élève vers le plafond, s'épanouit en champignon, noie Bruno accroché à sa corde au dessus du puits (il venait de traverser en vire pour inspecter la suite... étroite, et faisait demi-tour), envahit le haut du puits, plonge dans un univers cotonneux les trois autres observateurs attentifs, et reste là... On n'y voit pas à un mètre, mais ça va sûrement s'arranger: quelque orifice va aspirer la fumée. Que dalle, brouillard intégral, pas le moindre courant d'air. Les théories (forcément fumeuses!) émises par les participants sur les mélanges gazeux et autres convections ne résoudront aucunement le problème: la fumée reste là.
Il s'agissait de fumée utilisée pour les pièces de théatre. La pièce venait d'être jouée, le puits était nommé.
Quelques temps plus tard, nous fîmes le rapprochement galerie des Gérontes, puits du Théatre. Le point commun avait pour nom: Molière. Il n'y était absolument pour rien, le pauvre.
Puits Epilfacil (1997)
Encore un qui teste l'arrivée de l'acétylène en démontant le tuyau et en présentant une flamme (non? pas une flamme? un coup de piézo ça marche aussi?). Il n'est pas le premier, et ne sera pas le dernier.
Maintenant (en 2012), il y a les leds. Au moins, on ne verra plus de spéléo sans cils ni sourcils.
Puits Rothschild (1997)
(L'histoire du beau kit bleu de Bruno est une suite. Lire dans l'ordre: salle du Feu Kit, Puits Rothschild, Puits Uno)
Le 27 octobre 1997, le joyeux collectif Nébélé réitère sa traditionnelle rencontre de la Toussaint. Une équipe se lance dans l'exploration du futur puits des Nantais, tandis qu'une autre tente de récupérer le feu kit de Bruno. Ce dernier, pour motiver les troupes, annonce que le champagne coulera si le kit il retrouvera. Fidèles à leur réputation de bons buveurs, les spéléos s'élancent alors à la reconquête du kit… Mais il faut descendre le puits terminal de 7 mètres (estimation première de Bruno) qui en fait réellement 37, des mètres, et le méandre d'accès est étroit. Qu'importe, le beau kit bleu sera retrouvé, coincé entre les blocs à mi-puits. Il est encore plus beau ce kit, puisque parfaitement nettoyé par la crue.
Champagne ce soir… et du Alfred Rothschild s'il vous plaît!
Suite de l'histoire : voir puits Uno.
Puits Tahiti (1997)
"A la Prise d’eau, par temps de pluie, je suis sûr d’avoir entendu un bruit de cascade". Ce ne sont certes pas les quelques gouttes parcimonieusement recueillies dans des récipients à cet endroit qui peuvent expliquer le phénomène. De plus, l’auteur de cette observation est sobre. Donc...
Un peu plus loin, coulant au fond du petit réseau annexe de la Flemme, existe une rivière dont l’amont, suivi sur cent mètres ne peut pas provenir du siphon aval de la rivière des tubes, pourtant bien placé, mais beaucoup trop bas.
D’où vient l’eau de la Flemme? Très probablement d’une zone située aux environs de la Prise d’eau. Justement, au plafond, trois départs sont à voir.
L’équipe part pour la Roume, où une escalade importante l’attend. Quelques problèmes matériels (où un vague manque d’envie d’aller à la Roume...) et l’équipe change d’objectif: le Blaireau attaque l’escalade de la Prise d’eau. 25m plus haut, deux départs ne sont finalement qu’une niche, mais le troisième, surplombant le vide, existe bien. Il faut y aller voir, ce qui fut fait (avec vol) l’expédition suivante. Le Blaireau, assis sur un pallier en hauteur, déclare calmement: "ça continue à monter et... J’entends de l’eau".
Nous avons déjà compris: l’eau, c’est sûrement celle de la Flemme, et voilà qu’elle va passer au dessus de la galerie fossile sans même y percoler! Son ancien chemin, celui par lequel nous montons, est abandonné depuis longtemps. La fin de l’escalade sera négociée par Bruno, ponctuée de son expression préférée souvent répétée: "l’enculade!". Tout là haut, ça devient carrément boueux, collant. Puis, après une barre rocheuse, l’eau tombe depuis 20m de haut dans un réceptacle circulaire parfaitement propre, dont la vidange est constituée par un méandre étroit parfaitement sale et repoussant. D’ailleurs, seul Bruno ose s’y aventurer et s’arrête sur... un puits important.
Douche, argile sur les parois, Bruno, avide de publicités, reconnaît là “Tahiti-douche, avec le savon sur les parois”. Le puits remonté se nommera: "Tahiti".
Sacré Nébélé! Nous partons pour la Roume, nous laissons distraire par une escalade, et nous voilà entraînés vers la Flemme. Ce fut le point de départ de nombreuses découvertes. Le "petit réseau annexe" de la Flemme allait devenir grand.
Puits Uno (1997)
(L'histoire du beau kit bleu de Bruno est une suite. Lire dans l'ordre: salle du Feu Kit, Puits Rothschild, Puits Uno)
Bruno et son équipe ont retrouvé le beau kit bleu, et continuent donc leur exploration d'un méandre qui part de la salle du Feu Kit. Le plancher du méandre s'efface soudain devant un puits. On équipe le puits, mais il est plus profond que prévu et le matériel manque.
Heureusement, le beau kit bleu est là, et renferme un supplément de matériel qui permet de terminer l'explo et de jonctionner avec le puits de la Flemme. Bruno se doutait bien que son kit serait utile un jour, avec ou sans crue!
Le manque de matériel justifiait-il toutefois un équipement sur un seul spit en tête? Uno spito? Pour que l'on s'en souvienne, ce sera le puits Uno.
Rivière de l'Oasis (1994)
Elle coule au fond du méandre de l'Oasis.
Rivière de Gaïntoua (1994)
C'est l'aval de la Roume, étroit et exploré en pointillés grâce à plusieurs accès possibles sur son parcours. Elle passe sous la galerie du Scrouitch, puis sous les Tubes, et se termine par un siphon (côte -162, zone noyée).
Elle a pris le nom, probablement mal orthographié (il ne figure pas sur les cartes et ne semble connu qu'oralement), du petit sommet montagneux sous lequel serpente ce méandre aquatique, dans un souci de répercuter la toponymie locale sous terre. C'est l'un des rares noms qui se rapporte au monde extérieur, l'aspect anecdotique étant le plus souvent retenu pour nommer les sites. Gaïntoua ne résistera probablement pas devant La Roume, cette dernière lui volera la notoriété, et son amont deviendra la rivière de La Roume. Mais savoir que Gaïntoua est l'aval de la Roume est sans contestation possible une preuve d'érudition!
Rivière des Tubes (1994)
Dès les premières explorations du Nébélé, on découvrit un départ de méandre extrêmement ventilé et devenant rapidement de belles dimensions. En étant gonflé, on peut progresser dans la conduite forcée sommitale avec 20 mètres de vide sous les fesses, mais mieux vaut équiper et, de toute façon, au bout de 30m, il faut de la corde. Une expédition rapide montra que le fond et le sommet étaient trop étroits pour progresser, et que le milieu pourrait convenir mais était très aérien, sans prises.
Ce méandre fut donc délaissé 6 ans, jusqu'à ce que la Pustule, Mathieu et le Blaireau décident de s'y attaquer. Au bout de 25 amarrages (fortement espacés…) et de 50 m de vire, ils prennent pied dans la rivière devenue praticable.
Au total, 80 m de vire défendent l'accès à la rivière des Tubes, ainsi nommée car elle se jette dans Les Tubes.
Rivière Suspendue (1998)
Une rivière en hauteur, comme c'est bizarre.
Salle Am-Stram-Gram (1994)
Ah, la remontée des kits le dernier jour de l'expédition! Le dernier effort avant la sortie salvatrice et nostalgique.
Salvatrice car nos muscles meurtris par les heures de progression, escalade, tamponnoir et autres oppositions crient: au secours! A l'aide! que ce rythme cesse! Nous réclamons nos 8 heures de sommeil réglementaires! Nos 5 jours de repos hebdomadaires et une prime de massage pour les sorties du week-end! Spé-lé-os au re-pos! Le Néb c'est du bou-lot!
Nostalgique car tant de choses restent à découvrir et tant d'images défilent dans nos têtes… C'est déjà fini pour cette expé, vivement la prochaine.
Enfin voilà, tout cela est bien beau, mais il faut remonter ces p… de kits. Heureusement, ce jour là, la Pustule, génie reconnu de tous, illumine nos petits esprits en proposant un mode de choix équitable, car distribué par le hasard, pour désigner le courageux porteur de kit: Am-Stram-Gram-Pic-Et-Pic-Et-Colégram-Bour-Et-Bour-Et-Ratatam Am-Stam-Gram-ça-ne-se-ra-pas-toi-qui-por-te-ra-le-kit… Et par éliminations successives, voilà notre homme bien récompensé par les fruits du hasard car il ne reste que lui!
Comme le disent les enfants "c'est celui qui dit qui est".
Ainsi naissent les noms de salles…
Salle de la Lucarne (1997)
C'est une lucarne dans le puits de la pêche qui lui donne accès.
Salle de l’Accolade (1997)
Voir : méandre 49.
Salle de l’Echo (1995)
Une petite salle, mais avec un écho surprenant.
Salle de l'Unanimité (moins une voix) (1995)
Ils étaient trois et votèrent la poursuite de la première. La contrainte inhérente aux 250 mètres maxi de première non topographiée ne pouvait en aucun cas les freiner: ils possédaient et utilisaient depuis déjà 300 mètres un matos topo en parfait ordre de marche. Alors, pourquoi voter?
L'un des membres de l'équipe fut soudain saisi de scrupules quant-à la légitimité de "tant" de première face à son conjoint spéléo non présent ce jour là. Abuserai-je ou n'abuserai-je pas? M'exposerai-je à quelques reproches? Bref, il vota CONTRE!
Mais les deux autres étaient là! Et sauvèrent la mise en votant pour.
Les trois compères continuèrent en souriant: l'honneur était sauf!
Salle des Olives (1994)
C'est une toute petite salle, et d'autres salles bien plus importantes n'ont même pas de nom! Mais...
Cette salle, il fallait la gagner. Bien sûr, la vire Hiltiperforée ce jour là par notre ami Thierry (et Sa Hilti) pourrait être qualifiée d'assez sympa. Elle provoqua quand même certaines émotions.
"Ecoute le bruit génial de cette perfo" clamait Thierry, pendant que le reste de l'équipe bouffait... des olives dans la salle susnommée.
Concernant la vire, nous nous souviendrons d'un certain Nono qui trouva les amarrages fort espacés (avec 57m sous les fesses), et d'un certain Christian, promu au déséquipement et se livrant à un gestuel rituel destiné à faire sauter la plaquette du goujon à déséquiper.
Séquence gestuel: un, j'enlève l'écrou; deux, je passe la portée en me faisant léger, léger (il n'y a plus d'écrou!); trois, je fais sauter la plaquette grâce à un mouvement du poignet digne de la pêche au coup; quatre, je ne récupère pas la rondelle (quolibets des spectateurs) et je remercie Saint Petzl d'avoir un Shunt! (Au fait, l'avait-il?..)
Salle du Cairn est (1994)
On fait tout ce qu'on peut pour trouver des noms, et on se retrouve avec deux salles du Cairn. Bon, il y aura celle de l'est et celle de l'ouest. Voilà.
Mais qu'est-ce qu'ils ont tous a construire des cairns?
Salle du Cairn ouest (1994)
Après l'escalade du puits du commandant Cousteau, les copains se sont arrétés dans cette salle après y avoir édifié un cairn. Sympa, car la galerie éclairée au phare se prolongeait sans obstacle: arrêt sur rien.
Salle du Camp (1994)
Deuxième année de découvertes au Nébélé. L'envie de faire un camp s'est installée, attirés que nous sommes par la magie du Scrouitch, et cette galerie du même nom qui n'en finit pas. Ce sera agréable: l'endroit choisi est sec, confortable, et à proximité de la première. Sous la houlette des anciens de Padirac, très expérimentés en matière de camp souterrain, les bidons sont remplis, les kits préparés, et nous voilà partis, bien chargés.
Arrivés à la salle du camp, tout le monde s'active. Le Capitaine monte son lit picot sous le regard amusé des autres qui ont choisi le hamac. Du moment que les pieds sont bien calés, le lit picot accepte fort bien les sols irréguliers. Amener et installer quelques dalles plates sera le seul travail à faire pour s'installer. Quand aux autres, alors que le Capitaine teste déjà son lit, il leur reste encore des spits à planter.
Reste le problème du vent. Choisir un emplacement qui ne soit pas sous le vent est simple pour le lit picot, plus compliqué pour les hamacs qui sont dépendants des parois ou de quelques gros blocs hélas en plein vent. Les hamacs se retrouveront ainsi accrochés l'un au dessus de l'autre dans un dièdre non venté. Facile pour se lever ou se coucher sans écraser le dormeur du dessous. Les blocs plein vent seront laissés sympathiquement à la deuxième équipe prévue un ou deux jours plus tard.
Le lit picot fera ses preuves, le Capitaine s'étant même aménagé une table de nuit, à tel point que les magasins de camping furent dévalisés de tous les lits de ce type (rares) que l'on put y trouver, dans l'hypothèse d'un autre futur camp.
Maintenant qu'on peut se coucher, et vu que l'heure, le soleil, et la loi des hommes n'ont plus aucune importance, partons vite faire de la première. Rapidement, le décalage horaire s'installe, malgré les rappels de Thierry, l’œil rivé à sa montre: "on s'est encore décalés: il faudrait quand même penser à se resynchroniser!». Y penser certes. Pour le faire, on verra ça le dernier jour.
Salle du Feu Kit (1997)
(L'histoire du beau kit bleu de Bruno est une suite. Lire dans l'ordre: salle du Feu Kit, Puits Rothschild, Puits Uno)
Par un beau jour d'été, le 4 août 1997 exactement, Bruno, tout heureux, est fier d'utiliser pour la première fois son kit bleu, renforcé au fond. Après une séance de topo dans le méandre des Bââtons, il choisit d'abandonner 24 heures son beau kit bleu plein de matériel dans une petite salle: il sera là pour la prochaine fois.
Mais le lendemain, Uthurbietta coulait à flots, le puits de la Flemme vrombissait, le méandre des Bââtons mugissait, la petite salle se remplissait. Mauvais jour pour être la prochaine fois!
Enfin, la décrue amorcée, la prochaine fois est là. Mais las, le beau kit bleu n'est plus là: la crue est passée par là. Bruno se doute que son beau kit bleu a du dévaler le méandre des bââtons et tomber dans le puits qui lui fait suite. Zut!
Feu le kit! La petite salle où il avait été laissé s'appellera la salle du Feu Kit.
L'histoire n'est pas finie, cherchez la suite du coté du puits Rothschild.
Salle du Parpaing (1993)
Longtemps isolée au bout d'un appendice ridicule, la salle du Parpaing intriguait. Que faisait là ce cul-de-sac dont la seule possibilité de continuation semblait se situer vers le haut? Il devait exister quelque chose au dessus. L'escalade de ce qui allait devenir le puits du Parpaing (et dont le nom a déteint sur la salle) commença... et livra, quelques mois plus tard, la galerie du Parpaing (tiens, ça déteint encore). Terminus sur petite salle et escalade, bien sûr!
Le Nébélé est taquin, c'est ainsi que le qualifie poliment Philippe quand il aurait envie d'employer des termes plus percutants, et après un détour de près d'un kilomètre, une autre équipe retomba (après escalades, est-ce bien utile de le préciser) en haut de la petite salle au bout de la galerie du Parpaing. Oh! ce ne fut pas une surprise, et l'on s'y attendait, cette diable de topographie avait encore prouvé que les choses n'étaient que trop à leur place, mais il fallait bien vérifier, et cela permettait d'économiser une escalade et... de gagner une traversée. En face, ça continuait.
Les découvertes s'enchaînèrent alors, et la salle du Parpaing s'entoura d'un galimatias de galeries développant leurs centaines de mètres tous azimuts.
Salle du Pendule (1993)
Le puits du pendule n'est pas loin. On aurait pu faire preuve d'originalité pour désigner l'un des plus larges volumes du Nébélé, et surtout le premier découvert, avec tous les espoirs s'y attachant. Mais l'usage commande.
Cette salle d'ailleurs nous fait payer souvent de l'avoir un peu oubliée: de nombreuses galeries semblent se donner rendez-vous dans le secteur. Oh ! Pas au même niveau: il y a bien 100 mètres de dénivelé entre la plus haute et la plus basse, mais si l'on regarde "par-dessus", tout cela se superpose joyeusement: galerie d'entrée, galerie Etrange, galerie de la St Sylvestre, galerie du Piochou, galeries au fond du puits de l'Accu et au fond du puits du Pendule, exondé entre siphons aval 1 et 2, et même, avec un peu de chance, le siphon 2 lui-même...
Comme le déclare Philippe dans ses moments de prescience: "la salle du pendule est un passage obligé. On cherche aux quatre coins du trou des suites hypothétiques, mais la suite est à l'entrée, vers la salle du pendule: c'est un nœud du réseau". Il est vrai que depuis qu'on y cherche, on trouve. Il est vrai aussi que la suite vers Uthurbieta semble passer par-là, quelque part dessous...
Salle Groenland (1997)
Ouvrons ici une très sérieuse discussion sur l'aversion du Nébélé pour le Blanc.
Le Blanc, c'est la partie du report topographique où il n'y pas de galeries ou autres conduits. Par extension, sous le terrain, le Blanc désigne les zones où rien n'a été découvert. Le gouffre Nébélé n'aime pas le Blanc, et dès qu'on trouve, dans ce Blanc, un petit quelque chose, un départ ridicule, le gouffre s'ingénie à noircir le Blanc, à l'éliminer, en y créant un maximum de conduits de toute sorte.
C'est ce qui s'est passé dans le réseau de la Flemme. Une seule galerie au départ, terminée par une salle de belles dimensions, dans le Blanc, d'où son nom de salle Groenland (et oui, tout y est blanc, original, non?).
Maintenant, on est dans le Noir! Tellement de galeries, de puits, de salles, de jonctions ont été découverts, étagés sur quatre niveaux, que la topo s'est noircie au point de ne plus être lisible représentée sur un seul niveau. Tellement de complexité dans ces découvertes que la zone a été délaissée par lassitude après trois années d'intenses explorations, alors que tout n'est pas terminé.
On y reviendra, pour noircir du Blanc…
Notons que ce discours plein de bon sens ne tient que parce que les topos sont dessinées en noir sur des feuilles blanches.
Salle Picsou (2000)
Hé Picsou, viens écrire ta chronique. Qu'as tu fait pour laisser ton surnom dans cette salle?
Salle Petit Navire (2000)
En voilà une salle qu'elle est belle: on dirait un navire renversé. A moins qu'ils ne se soient mis à chanter "il était un petit navire...". Le saura t-on un jour?
En tout cas son accès est... coquin.
Salles de la Flemme (1994)
Situées en bas du puits de la Flemme, ces deux salles contiguës confirment qu'il y a de grands volumes dans le Nébélé. Elle n'avaient pas de nom au début, mais elles ont bénéficié de la campagne de nommage lorsque la Flemme est devenue trop complexe. (voir puits de la Flemme)
Scrouitch
C’est aussi un sigle, concocté après coup :
S ubstrat
C raquant
R ésistant
O bstinément à
U ne
I dentification
T entée
C onnement par l’
H omme
Siphons 1, 2 et 3 du Monocle (1998)
Il s'agit de trois siphons sités dans la galerie du Monocle. Le premier est alimenté très probablement par les eaux de la rivière Suspendue; le second est un simple regard sur la zone noyée, tout comme le troisième qui constitue également le terminus de la galerie du Monocle.
Siphon Alibaba Cool (amont)
Surnom du plongeur qui s'est investi dans l'exploration de ce siphon. Hélas, l'amont ne débouchera pas, avec toutefois un arrêt sur rien (210m, -18). On peut penser raisonnablement que sa suite passe par le siphon de Monocle 3. Mais il peut toujours y avoir des surprises.
Siphon des Tubes (1993)
Terminus siphonnant de la galerie des Tubes. Siphon très boueux et peu engageant.
Siphon Subaba Cool (aval)
Surnom du plongeur qui s'est investi dans l'exploration de ce siphon. Coté aval, la chance est au rendez-vous: le premier siphon ne fait que 60m à -5, et les trois suivants sont également de petits siphons peu profonds. L'ensemble débouche sur la galerie exondée de L'Eclipse.
Vire du Polichinelle (2000)
La galerie des Diaclases se termine par une trémie suspendue infranchissable. Peu avant ce terminus, un P20 signale le début d'une zone de gros volumes, avec des voûtes presque invisibles. Une sortie "de routine" destinée à vérifier l'étanchéité de la trémie terminale (elle est bien étanche: on ne passe pas), permit de débusquer au phare deux cheminées en plafond, entre le P20 et la trémie. Dédé estima alors leurs dimensions à 0,80m de long par 0.40m de large, craignant de "passer juste". Mais ces cheminées étroites débutaient à 40 mètres du sol au moins… Une inspection plus sérieuse des lieux commença, et un départ semblait exister au dessus du P20. S'il jonctionnait avec les cheminées, on gagnait 20 mètres d'escalade, et on évitait un méchant surplomb en plafond…
Il n'en fallait pas plus: une remontée verticale de 25m suivie d'une vire de 35m furent mises en place, et on traversa les cheminées, depuis le haut, dans des passages très aériens. En fait, on ne risquait pas de toucher les bords, puisque leurs dimensions réelles étaient de 2m de large pour 4 de long! Perdu Dédé.
Au delà des cheminées, on découvrit des galeries et un nouvel espoir de shunter la trémie terminale d'en bas. On revint donc examiner tout cela et faire la topo. L'équipe topo était constituée entre autres d'un futur jeune marié, et du chef topo encore surnommé Capitaine. Ce dernier est intransigeant et ne tolère pas l'à-peu-près (c'est ce qui fait sa notoriété, on se fait respecter comme on peut), y compris dans les passages aériens. Conclusion: on y passe du temps, et pas question de se défiler. Bref, l'objectif topo étant atteint non sans mal, il fallut penser au retour. Le jeune futur marié n'étant pas très à l'aise en aérien, Thierry lui fit la conversation. Pendant ce temps, les suivants s'agglutinent à trois sur le même amarrage. Le Capitaine a pris ses précautions et a accroché un shunt, une poignée et un descendeur sur la corde fixée à l'amarrage qui tient tout le monde: précautions illusoires diront les mauvaises langues! La situation se débloque enfin, le marié futur jeune ayant décidé de progresser. C'est l'instant que choisit la Pustule pour envisager de doubler le Capitaine, lequel lui rétorque qu'il en serait bien capable, l'enfoiré! Le Blaireau se fend la poire, et le marié jeune futur touche enfin le sol avec un soupir de soulagement.
Comment nommer ce passage? Le soir, au repas, Thierry se rappelle que le futur jeune marié avait eu droit, la veille, à quelques plaisanteries relatives à quelque polichinelle qui se serait planqué dans quelque tiroir (?!?). Le nom fuse, immédiatement accepté par tous: la vire du Polichinelle.
[Accueil]-[Collectif
]-[Historique]-[Descriptif]-[Topographie]-[Spéléotopo]-[Chroniques]-[Photos]-[Biblio]
[Arbailles]-[F.F.S.]-[Contact]